Par Jean-Patrick Pluvinet, skipper sur Crac-Jump
La météo, rapide d’habitude pour se tromper, avait raison.
Après un appareillage « tout à la fois (non pas foi) » remarquablement orchestré par Jean-Marie, une exécution tout aussi remarquable de tous les équipages pour montrer à notre leader Massimo qu’il était doté réellement d’une autorité légendaire et après la bénédiction vigoureuse de père Renée-Luc nous mîmes le cap vers l’île Maïre sous un bon vent WNW de 15 à 20 nd puis vers Bonifacio avec quelques pointes supérieures à 20 nd dans l’après-midi. Comme annoncé par les prévisionnistes, ce souffle fût le dernier et embouqua le chenal.. C’est au moteur que le trajet s’est déroulé, même si de temps en temps il venait l’envie à l’un ou à l’autre d’essayer d’avancer à la voile.
Dans la nuit du 17 au 18 ou le 18 au petit matin, tous les bateaux, ou presque, étaient mouillés entre la baie de Figari et celle de Paragnano. Soudain, l’autorité fit entendre sa voix. Tous se groupèrent autour d’elle aussitôt et la flottille embarqua le chenal conduisant à Bonifacio dans un concert de cornes de brume et côtoyés parfois de près par les navires à passagers ou les ferries de Sardaigne. Les manœuvres délicates pour trouver les places éparses qui nous étaient attribuées se déroulèrent avec calme, professionnalisme, et foi dans l’excellence des équipages. Bientôt adieu la Corse, cap vers Lipari.
